vendredi 27 janvier 2017

Interview croisée Vanessa James et Maé Bérénice Meite

« On a toujours été là l’une pour l’autre »

Vanessa, premier podium en Grand Prix, ça fait quoi et comment analyses-tu ta performance sur ce Trophée de France ?
Ça fait du bien ! on est trop fiers parce que finalement le travail a payé. On l’a montré en compétition. On commençait à se poser des questions parce qu’on pensait bien travailler mais il y avait toujours quelque chose qui n’allait pas, que ce soit aux Championnats d’Europe ou aux Grands Prix, et là finalement on a patiné comme on patinait à l’entrainement, avec la tête et la confiance. On a montré qu’on était capables et qu’on est vraiment proches des meilleurs mondiaux. Je crois que ça va nous booster dans la performance et dans la confiance pour les prochaines compétitions. Tout est possible et on peut être les meilleurs.

Qu’est-ce qui a fait la différence mentalement sur cette compétition ?
Vanessa : J’étais bien entourée par mon coach, mes parents, ma famille, Katia Krier, tout le monde a fait en sorte que je pense qu’au positif pour que j’ai confiance au travail effectué à l’entrainement et j’étais vraiment concentrée et du coup je n’avais pas le choix et c’est ça qui m’a fait réussir.
Maé :  C’est le reflet du travail qu’on a pu faire avec Shaneta Folle (son entraîneur, ndlr) depuis maintenant deux mois.  Sur le programme court, je n’ai pas montré ce que je pouvais faire. Sur ce programme long, je pense que j‘ai montré un petit peu l’étendue du travail qu’on a pu faire, et voilà la prochaine étape, ce sera de faire la même chose sur les deux programmes et d’être à 100 % de mes capacités, au bon moment, pour les deux programmes.


Vanessa, avec Morgan, vous avez aussi participé au Skate America et à une compétition challenger en début de saison, ton impression sur ces compétitions ?
Après le Skate America, j’étais au plus bas. On s’est demandés si on allait continuer, on s’était dit que ça ne servait à rien de faire des sacrifices, de travailler pour qu’au moment qui compte, on ne soit pas au rendez-vous. Je me suis beaucoup remise en question, pas à l’entrainement ou sur ce qu’on faisait mais moi.  Vu que j’étais bien entourée, j’ai commencé à parler avec le préparateur mental pour les accès d’angoisse. On a repris à nouveau et on est arrivés ici en confiance et prêts.   

Maé, tu as remporté la coupe de Nice, quel est ton impression ?
 J’ai eu des bons feelings, des bonnes sensations, des programmes plutôt pas mal, après c’est le chemin pour aller vers les objectifs finaux de la deuxième partie de saison. Je suis en construction et j’y vais étape par étape, c’est une marche de plus à l’escalier.


« Le premier soutien, c’est nos parents »

Vanessa et Maé vous êtes amies et vous vous soutenez beaucoup l’une l’autre chacune peut- elle donner son impression sur l’autre sur cette compétition ?
Moi, je sais de quoi ils sont capables, je les voyais à l’entrainement l’année dernière, c’est vrai que le potentiel était là. On sait que ce qui pèche et l’une et l’autre, c’est que l’on ne croit pas en nous. Le bon côté c’est qu’on s’est motivés toutes les deux et on sait qu’on est prêtes donc on a fait le travail.  Du coup, On se dit pourquoi ça ne marcherait pas. On se dit j’ai peur de rater ou de ne pas bien faire.  On se dit mais en fait pourquoi on se dit ça parce qu‘à l’entrainement ça marche. On y va, on fait et on se dit c’est un entrainement devant le public.  C’est ce qu’ils ont fait !  Sur le programme court, c’était un petit peu moins sûr que sur le long. Sur le libre,  ils sont partis et ils  ont juste tout défoncé !



Et Vanessa, sur la performance de Maé ?
On est très fiers d’elle, on l’a dit au micro sur le Kiss and Cry. On était à fond mais je pense que tout le monde était à fond. Ce n’est pas étonnant avec cette performance là et avec son attaque du début jusqu’à la fin. On s’est motivés toutes les deux parce qu’on est pareil au niveau du mental, on peut avoir confiance mais aussi se laisser déstabiliser très rapidement avec une erreur. Là, on s’est dit on est à la maison, c’est le moment, c’est chez nous, on a fait le boulot, c’était bien fait. On s’est dit on va faire les choses aussi bien qu’à l’entrainement. Nous, si on termine la compétition en ayant tout fait, en ayant attaqué chaque saut et sans aucun regret, on sera heureux et c’est ce que on a fait. 

Vous avez changé de coach comment se passe cette nouvelle collaboration ? Quels sont vos objectifs pour les France et le reste de la saison ?
Ça se passe très bien. On est très contents. On ne voit pas vraiment la vie à Miami parce qu’on travaille tellement qu’en rentrant, on dort, on fait la sieste, on mange et on redort afin de se conserver pour les entraînements.  Si on demande « Est ce qu’on peut faire moins aujourd’hui » ils ne vont pas dire « oui » évidement. Nos profs sont adorables. On a un prof pour chaque petite contribution dans le programme et dans les entraînements et je crois que c’est ça qui fait la différence. On a amélioré nos composantes dans la technique, dans la confiance parce qu’il y a un an et demi ou deux ans on faisait vraiment n’importe quoi. On a gagné en rigueur.

Et toi Maé tu es aussi partie aux Etats-Unis avec Shanetta Folle, Peux-tu nous en dire plus ?
Pour moi, c’était un choix que j’ai fait.  On ne me l’a pas imposé, on ne m’a pas dit il serait peut-être temps de changer.  C’est vraiment moi qui ait pris la décision. C’est donc déjà beaucoup moins difficile de se dire il faut que je parte loin de la famille, de mon quotidien, que je sorte de ma zone de confort. Ayant déjà eu une expérience avec Shanetta, je savais déjà comment elle travaillait, je savais comment ça allait se passer ; je connaissais déjà l’environnement où j’allais être, la famille qui m’accueillerait donc ce n’était pas un réel problème pour moi et j’avais plus hâte qu’autre chose parce que je voulais vraiment du changement et quelque chose de neuf.  C’est quand même dur d’être loin de ses parents mais avec la technologie on a beaucoup de moyens pour rester en contact En tout cas, ça se passe très bien et je suis vraiment heureuse d’être là-bas.

                   «Le travail a payé» 

Un mot sur vos programmes comment les avez-vous choisis ?
Maé : Cette année, Je n’ai pas changé de programme car j’ai commencé ma préparation mi-juillet, début août alors que normalement les programmes sont rodés depuis le mois de juillet donc j’avais du retard déjà par apport à tout le monde. Pour le programme court, on a voulu choisir une musique qui soit puissante.  J’ai accroché dès le départ parce que c’est une musique qui me correspondait bien par apport au niveau de patinage auquel je me trouvais quand je suis arrivée, l’évolution qu’on pouvait y apporter. Cette musique c’est pour mettre en avant les points forts qu’on veut accentuer.
Vanessa : Au début pour le programme court, on était partis sur «The Mask » mais ça nous correspondait pas assez, ça ne mettait pas en connexion entre nous et du coup comme ce n’est pas les composantes qu’on voulait cette année. On a changé après notre première compétition et le court c’est encore nouveau. C’est « You eanned it » de The Weekend, c’est très connu et on peut prendre le temps de se regarder, de jouer et ça nous va mieux. Le programme long c’est notre équipe qui nous l’a proposé parce qu’ils nous ont beaucoup regardé la saison dernière. Ils ont regardé les vidéos sur You tube et ils ont vu ce qu’on avait besoin d’améliorer et où on pouvait progresser. Ils ont vu que cette musique pouvait vraiment être en accord avec notre patinage. On est vraiment contents et fiers de ce programme.

Quels sont vos objectifs pour le reste de la saison ?
Vanessa : Si je peux faire un programme libre comme ça avec des améliorations mais même un programme comme ça à chaque fois jusqu’aux championnats d’Europe, jusqu’aux mondes, ce sera très, très bien. Je ne veux pas parler de résultats parce que chaque fois qu’on parle de résultats, ça n’arrive pas et c’est parce qu’on essaye de contrôler ce que font les autres, les notes que nous donnent les juges qu’on bloque sans doute. On préfère se tourner plus vers ce qu’on fait sur la glace et ça paye, la preuve, hier on fait notre boulot et le résultat est venu avec. Si on continue à faire ça, c’est sûr qu’on est capables d’avoir une médaille européenne.

Maé : Je dirais comme Vanessa, je ne vais pas me prononcer sur un quelconque résultat mais ce que je sais c’est que je vais continuer d’évoluer, de m’améliorer sur mes deux programmes ; présenter des programmes propres et techniquement consistants et continuer à mettre des difficultés.

Le soutien de vos parents et qu’est-ce qui vous fait rebondir après des compétitions difficiles ?
Maé : Le premier soutien vient de mes parents et c’est très important pour moi qu’ils soient là et qu’ils me soutiennent. Je pense que peu importe ce qu’on va faire, les premières personnes qui seront toujours là à nos côtés c’est nos parents, que ce soit bon, que ce soit mauvais ; que ce soit moyen, ils seront toujours là. Ils nous montrent toujours leur amour, ils trouvent toujours les bons mots pour nous soutenir dans les bons comme dans les mauvais moments. Les parents c’est le la base numéro 1, après on a des amis proches qui sont là quand ça ne va pas forcement, qui nous soutiennent, moi je dirai que c’est Vanessa, en fait c’est mon soutien numéro un, elle m’a déjà vu pleurer elle a toujours été là pour moi.

Vanessa : C’est la même chose, on a la même façon de penser dans la vie et dans le patinage.  Mon soutien c’est les parents et je peux te dire après le Skate America, je ne serai pas là, je n’aurai pas fait ce que j’ai fait hier. Il y a aussi le soutien des amis après il y a plus ou moins le soutien des gens qui sont là, pas quand il faut mais quand ça leur va et d’autres qui sont la quand il faut quand je vais bien, quand ça ne va pas. Maé, elle me laisse des messages vocaux, m’appelle m’écrit des lettres, des mails avant que je patine, après, quand je suis déçue, Maé elle est là pour moi.
Après il y a les potes parce qu’ils nous boostent quand on est sur la glace, à l’entrainement, nous motiver quand ça ne va pas du tout et puis mon équipe ils sont pas tous là mais ils étaient là en messages écrits, vocaux je les remercie aussi. Il y a aussi les fans parce qu’ils ne sont pas avec nous aux entraînements mais ils sont là pour nous aussi, ils nous disent ne t’arrête pas, crois en toi, nous on croit en toi et c’est très important.  J’apprécie car de venir nous soutenir l’hôtel, les billets, ça coûte cher, Ils sont là toute la journée à donner de la voix, à nous nous attendre dans le froid toute la journée ; à être là pour nous soutenir On voit que ça les touche, comme le programme qu’on a fait hier.  Je suis très reconnaissante de leur soutien, les efforts qu’ils font, leur amitié, c’est tout ça qui fait qu’on y arrive parce que sinon ce ne serait pas possible. 

Interview réalisée par Vanessa Saksik

jeudi 15 décembre 2016

Interview Adam Rippon : "What is important to me is be able to put on a great performance"

2015 U.S National Champion and two times World Junior Champion, Adam Rippon is one of the most talented american figure skater.  Finished third  at Skate America and Trophée de France, he shares with us his feelings about this half season.

First, what is your feeling about Trophée de France regarding your performance ?
You know I want to keep by making step by step progress all along the season. So I am really happy with this competition landing the clean quad. I feel like I have the training very well. I am enjoying what I am doing. I like coming to the competition because it’s a chance for me to perform and enjoy all of that.

You also finished third at the Skate America, how do you felt during this competition ?
I think I have skated much better here I think I have more training than I have had you know more rampers and more experience under my belt into this competition. I want to take this. I want to take all of this and use it as my experience going to U.S Nationals.

You have a very personnal style, two beautiful  programs, can you tell us how do you choose and work on your programs this season and why do you choose that music ? 
I am really lucky, I have an amazing team including Rafael, his wife, Nadia Conneva, my friend Benjamin Schimmer and Jeff Buttle. Those are the people I can trust with musical choices, things like that so I feel like I have been really lucky and I am surronded by really creative people. I think Jeff is amazing and Benjamin is not from the ice skating world, so it’s really fine to hold his perspective. 


You will take part to the Grand Prix Final, on what will you focus to prepare it ?
What is important to me is be able to put on a great performance and that’s the most important thing to me. And you know I think a great performance includes great elements that makes the audience deep breathing in a way. So, when I am at home I practiced really hard and a lot of hours in order to come here and be effortless.

What are your goals this season ?

My number one goal is to continue to improve and enjoy what I am doing. And if I am able to do that I think I will be able to go to the Olympics. I have a two year planned now going to the Olympics. I think I am on the right track.  Everyday is not perfect but I just take one day at a time and try to do the most at each day.


Interview et crédits photos : Vanessa Saksik le 13/11/2016 à Paris Bercy

vendredi 15 janvier 2016

INTERVIEW JACQUES SEGUELA

Publicitaire de renom et Vice-Président d’Havas, l’homme aux 1500 campagnes publicitaires, livre son regard sur le sport et la publicité. Rencontre avec un amoureux de sport et un passionné de rugby.    

« Un champion, c'est plus qu'une victoire, plus qu'un sport, c’est un symbole qui touche tout le monde »

C'est quoi une bonne publicité ?
L'argent n'a pas d'idée, seules les idées font de l'argent, c'est le slogan que j'ai essayé de mettre en application toute ma vie, avec un problème, c'est qu'on croit que la publicité c'est d'avoir des idées pas du tout, la publicité c'est d'avoir une idée, l'idée qui vend. !!! Ce qui fait la différence entre une bonne et une mauvaise agence, entre un bon créatif et un mauvais créatif, c'est qu'il a l'instinct de la bonne idée.J'ai été directeur de création toute ma vie, j'ai participé de près ou de loin à 1500 campagnes. Le petit talent que j'ai, c'est de voir la bonne idée, de sentir à l'intérieur de moi comme un fourmillement qui me fait dire que c'est cette publicité-là que le public va aimer. C'est comme un parolier qui sait trouver les paroles qui touchent les gens, c'est un peu mystérieux, ça ne s'apprend pas. Des campagnes, j'en ai raté beaucoup, plus tu en fait, plus tu en rates. Je sais aussi d'instinct où il ne faut pas aller. J'ai une sorte de cœur d'enfant qui vibre généralement à bon escient mais je suis comme tout le monde, je me trompe. J'essaye simplement de me tromper un peu moins que les autres. La publicité doit penser à la poésie, au rêve, à la magie mais avec une seule directive « créer c'est vendre ». 

Quel est pour vous la ou les campagnes publicitaires autour du sport qui ont réussi à massivement séduire leur public ?
Ma pub préférée c'est celle de Lacoste « Life is a beautiful sport » avec cette histoire d’amour entre un garçon et une fille. C'est une pub de B.E.T.C mais ce n'est pas parce que c'est notre agence que je dis ça, c’est juste parce je la trouve belle. Dans l'univers du sport, c'est NIKE. Ils ont perdu la main depuis mais pendant 10 ans, quand les pubs étaient faites en Hollande par les grandes agences du moment puis par les grandes agences américaines créatives, ils éblouissaient !!!  Et maintenant on les voit moins, surtout depuis l'affaire des ballons[1]qui a freiné un peu leur élan créatif. Ils n'ont plus osé tellement sauter par-dessus les frontières, les idées reçues, les mœurs. On a l'impression qu'ils se sont refermés sur leur coquille. Ils n'ont plus la côte qu'ils avaient.

Dans le sport comme dans les autres domaines, la communication est devenue virale, qu'est-ce qui fait le buzz pour une campagne de pub ?
Le buzz, c'est la première et la dernière publicité. Avec le digital, tout se termine en E-commerce. Le moteur de tout ça doit rester la télévision qui est la seule qui crée une âme de marque !  Donc le Net est le premier moteur de diffusion d'un message, à condition qu'il ait été conçu selon les règles de l'écran de télévision, c'est à dire en racontant une histoire dans un temps très court et qui défend une valeur. Le Net très souvent est infantile, fait des galipettes, crée le scandale mais il n'a pas toujours la vraie vertu de la publicité qui est de porter une valeur forte qui s'imprime en vous en 30 ou 40 secondes.

 « La publicité c'est d'avoir une idée, l'idée qui vend »

Un moment de sport qui vous a marqué ces dernières années ?
J'ai adoré la carrière de Wilkinson parce que ce n'est pas simplement un immense champion, c'est un gentleman jusqu’à son dernier match, jusqu'à sa dernière transformation,sa dernière pénalité. C'est un seigneur et il porte l’une des plus belles valeurs qui soit « la rigueur imaginative ». Il a énormément de rigueur mais il y a quand même dans sa gestuelle, dans son talent, une sorte de poésie, d’imagination qui vous transporte.J'aime les sportifs des sports que j'aime et en particulier la boxe. Je trouve que le plus grand boxeur de tous les temps, c'est Mohamed Ali, lui aussi dans sa gestuelle, dans ses matchs, c'est de la poésie à l'état pur ! Et puis quelle vie, quand on pense qu’il a failli briser sa carrière car il n'a pas voulu aller faire la guerre par conviction ! Pendant 5 ans, il a été mis à l'écart des matchs et après il est revenu. Depuis qu'il a quitté les planches, c'est devenu l'image de l’Amérique. Il est exemplaire dans sa vie ! Il est devenu l’icône alors que la boxe a une image très dure, une image de voyou ! La boxe, c'est du sang.  Lui, il était l’icône de la paix, de la fraternité, de la morale, de l'éthique dans le sport le plus corrompu de tous. Je trouve qu'il a transcendé son sport au niveau mondial. Et puis quelle beauté.J'ai une peinture de lui à la maison et je le regarde tous les matins avant de partir. Il te porte !


Pour vous c'est quoi un champion ?
Un champion, c'est plus qu'une victoire, plus qu'un sport, c’est un symbole qui touche tout le monde.  Bill Gates par exemple c'est un symbole mais il y a de l'argent derrière et ça te touche moins. Le sport, tu peux le pratiquer, tout le monde peut se voir un jour champion. Le sport c’est le dépassement de soi.

« Il faut que l'euro 2016 trouve son concept »

Votre regard sur le sport d'aujourd’hui ?
Si le sport a tellement progressé ces dernières années dans le mental des gens, c'est parce que c'est une usine à émotions. Or le 20éme siècle était le siècle de la raison, celui de Descartes, où tout devait être normé, classique et puis 1968 a fait exploser la « Machine France », on est partis dans l'émotion.Le sport, c’est universel, il n’y a pas besoin de traduction pour voir l'exploit et puis c'est l'un des derniers spectacles avec la chanson qui se passe dans des arènes exceptionnelles.Le siècle dernier était un siècle d’ego, aujourd'hui la grande révolution, c’est le partage. Le sport mène à ça car les plus beaux sports sont les sports collectifs, les jeunes sont en train d'inventer cette société collaborative qui va peu à peu tuer le capitalisme du 20eme siècle qui est à bout de souffle. La société applique les règles et les valeurs du sport mais l'argent corrompt le sport et les sportifs devraient descendre dans la rue et dire il y en a marre pourquoi vous nous taper dessus, les milliards de la FIFA, c'est pas nous.

Le sport qui vous fait le plus vibrer ?
Le rugby car c’est le sport qui met le plus en avant les valeurs du sport, les valeurs collectives. Le football est un sport qui se joue avec les pieds, de de temps en temps avec la tête, toujours avec l'extérieur de la tête, c'est un jeu qui est très technique et qui est très extérieur. Au rugby, tu prends le ballon sur ton cœur et tu plonges entre les deux poteaux, c'est un sport qui est plus physique que le foot mais qui garde ses valeurs de l'homme qui aime le ballon, c'est son bébé et quand il marque un but jusqu'à la dernière minute il est enceint de ce ballon. Au rugby, comme dans les autres sports, il y a le dépassement de soi mais il a ce que n'ont pas les autres sports : la troisième mi-temps, on s'est tabassés mais on va boire la bière de la fin de match ensemble.  Ça se perd hélas. Ils ne peuvent pas faire une troisième mi-temps à chaque fois qu'ils font un match mais ça reste pour moi ce que peut être le sport, on se donne à fond pour gagner mais quand on a gagné on partage sa victoire car la vraie valeur d'aujourd'hui c'est le partage, on partage sa passion, la défaite, le ballon.

« La vieillesse commence lorsque les regrets l'emportent sur les rêves »

Fans, passion, Brands est le slogan Havas Sport Entertainement, justement comment une marque peut-elle se démarquer ? En particulier dans l’univers du sport ?
En communication, il faut jouer sur les valeurs du sport, et s’il y a tellement de sponsors qui s'intéressent au sport, c'est parce qu'ils véhiculent ces valeurs collectives.La pub doit être très poétique dans sa conception mais très réaliste dans sa finalité. Elle ne doit pas avoir de complexe, ni de supériorité de se dire je fais de la création, je ne fais pas de la pub, je suis un commerçant; ni d'infériorité, je suis un créatif, je n'ai pas besoin de vendre, j'ai simplement besoin de créer. La pub, c'est un métier qui oblige à l'humilité et à la simplicité. Le problème du sport, c'est que le sport lui-même est passion et émotion, qu'est-ce qui fait plus rêver qu'un beau match ? Qu'un bel essai de rugby ? Qu’une dernière volée au tennis ?


Plus que jamais, vous prônez l'optimisme, quel message aimeriez-vous faire passer ?
C'est le dernier mot de mon livre « La vieillesse commence lorsque les regrets l'emportent sur les rêves » et on peut commencer à avoir des regrets dès l’âge de raison, c’est-à-dire dès l’âge de 7 ans. Il ne faut jamais avoir de regrets. Il faut toujours cultiver ses rêves, toujours aller plus loin, il y a énormément de gens qui se font bloquer par leurs regrets. D'ailleurs, les drames d'amour naissent du regret. Quand on perd un amour, il faut en trouver un autre. Il faut toujours recommencer tous les matins, être là et marquer le but.


Par Vanessa Saksik


[1]L'affaire des ballons NIKE fabriqués en Chine par des enfants avait créé le scandale

dimanche 8 mars 2015

Interview de Fabrice Chanut et Adda Abdelli de la série «Vestiaires»

De l'humour, un scénario inventif et un super jeu d'acteurs, tels sont les ingrédients du succès de la série «Vestiaires » qui cartonne sur le web et sur France 2 depuis 3 ans. Pour la saison 4, diffusée en décembre dernier avec comme guests Clémentine Célarié et Pascal Légitimus, le succès était de nouveau au rendez-vous. Tendances Sport a rencontré Fabrice Chanut et Adda Abdelli, créateurs, réalisateurs mais aussi acteurs de la série. Entretien


Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Adda Abdelli : Nous sommes nageurs au club handisport Marseille et c'est là que nous nous sommes rencontrés en 1998. Je venais d'avoir des enfants et il fallait que je fasse du sport, donc je me suis mis à la natation. On s'est rendu compte qu'on avait la même culture, le même humour, qu'on aimait les mêmes films, qu'on était assez complémentaires; et puis il y avait cette envie d'écrire un truc ensemble mais on ne savait pas quoi.

Fabrice Chanut : A l'époque, j'étais assistant réalisateur et je travaillais un court métrage et Adda, lui, faisait des one-man show sur Marseille. C'est en se retrouvant aux vestiaires, de fil en aiguille, qu'on s'est découvert cette passion commune pour le spectacle vivant. Et puis, on s'est dit « Bah tiens, si on se mettait à écrire des choses pour nous, pour rigoler ». Du coup, on s'est mis à écrire des petites scénettes, des sketchs qui tiennent sur deux, trois minutes.

                                            

Comment l'aventure a t'elle débuté ?

Adda Abdelli : On était parti sur un long-métrage puis sur une pièce de théâtre mais dans les deux cas c'était trop long. On s'est donc dit qu'on allait faire plus court et on a eu envie de rapporter ce qui se passait dans ces vestiaires. On s'est retrouvés avec 10 épisodes écrits, ça nous faisait rire mais on voulait l'avis d'autres personnes alors on l'a partagé avec nos copains par mail. On a été surpris des retours qui nous demandaient « Ah vous en avez d'autres, vous en avez d'autres ». Et on  ne s'attendait absolument pas à ça et on a continué jusqu'à avoir une quinzaine d'épisodes.

Fabrice Chanut : Il y a eu le festival d'Aubagne avec la possibilité pour de jeunes scénaristes de rencontrer des producteurs. Je présentais le court-métrage que je venais de finir et je rencontre des gens du festival qui me demandent si j'ai un autre projet. Je réponds que je n'ai pas grand chose à part un truc que j'ai écrit avec un pote et qui ne fait marrer que nous. On le dépose le lendemain et une semaine après, ils nous disent « Ça nous fait hurler de rire, vous allez rencontrer les producteurs » et c'est là qu'on a rencontré notre producteur, Philippe Braunstein et par rebond Sophie Deloche qui ont lancé l'aventure « Vestiaires ».

Pourquoi avoir choisi le thème du handicap ? Qu'est-ce qui vous a inspiré pour l'écriture de cette série ?

Fabrice Chanut : Comme on était nageurs au sein du club de natation handisport de Marseille, on parlait de nous. Les premiers épisodes, les personnages s’appelaient Adda et Fabrice. Par la suite, on nous a demandé de changer les personnages pour prendre un peu de recul. On ne faisait que raconter ce qu'on voyait. Le contexte du handisport, ce sont des personnes handicapées, qui vont au boulot comme tout le monde et qui le soir ont une activité sportive pour se défouler, continuer leur rééducation ou  tout simplement pour faire du sport. Ils arrivent après le travail et ils ont une vision du monde totalement décalée. A partir du moment où vous vous retrouvez avec un mec qui n'arrive pas à attraper avec la main droite, ce qu'il attrape avec la main gauche, ou que vous marchez avec vos béquilles et que vous tombez, il y a un déclic qui se passe, ça change votre vision. Et à partir du moment où nous personnes « handis », on donne un point de vue sur le monde, ça peut devenir très drôle. Donc on avait plein d'anecdotes puis on s'est mis à créer.


Adda Abdelli : Handicapés, on l'est, donc on avait tous les codes. On nageait dans un club handisport, et ce qui nous faisait rire, c'était le décalage entre le monde et comment dans ce vestiaire, le monde était perçu et il est vu sous le prisme du handicap. Et en fait, les sujets graves sont souvent les plus drôles quand c'est traité par la dérision. Et nous, c'est ce qu'on faisait tout le temps, alors on s'est dit pourquoi ne pas l'écrire. Quand à l'écriture, c'était facile parce que ça venait tout seul. Au début, on s'est inspiré de ce que l'on voyait et vivait, puis on l'a un peu scénarisé et on a rajouté des trucs à droite, à gauche.

Justement vous êtes acteurs et réalisateurs, pourquoi avoir choisi d’être des deux côtés de la caméra et qu'est-ce que ça vous apporte ? vous sentez-vous aussi à l’aise d'un côté comme de l'autre ? 
 
Adda Abdelli : D'abord, on n'a pas été pris comme ça. Ça a été un peu compliqué parce qu'on avait à faire à des producteurs. Et qui dit production, dit professionnels. Quand on a dit que lui voulait réaliser et moi jouer; ils nous ont dit « Réaliser, il ne l'a jamais fait donc ça va être un peu compliqué et toi tu passeras des castings ». Donc ils ont lancé un vrai casting pour trouver les comédiens de la série. J'ai eu le rôle mais c'était pas gagné. Par la suite, on a tourné quelques épisodes, et ce n'est que par la suite qu'il a pu réaliser. Qu'est-ce que ça nous apporte, c'est de l'écriture donc on est vraiment dans la peau de n'importe quel auteur. Moi, j'écris avec lui et je joue. En tant que comédien et auteur, moi j'arrive facilement et souvent grâce à lui à compartimenter les deux. D'ailleurs, quand on est en fin de session d'écriture, je ne m'occupe plus des épisodes. Et ça va si loin que je redécouvre les épisodes quand il faut les jouer.

Fabrice Chanut : Vu qu'on est deux et qu'on fait plein de trucs en parallèle, c'est vrai que ça complexifie la question. En réalisation, l'idée c'est d'aller au bout d'une idée. Par exemple, quand on a écrit certains épisodes avec Adda, l'idée c'était de voir Caro de telle manière ou que vraiment on voit la relation Orson/Romy sous tel angle. Donc on repart à la mise en scène, en disant « Est-ce que quand je vais filmer, il y aura bien cette idée là ? ». Le but, c'est de préserver au niveau du jeu des acteurs, du mixage, du montage, l'idée qu'on a eu sur la table quelques mois avant.


Pourquoi avoir choisi de caster des handicapés et des valides et comment ont-ils été recrutés ?

Fabrice Chanut : Ils ont été recrutés par annonce et par exemple, on fait un casting d'une personne qui aurait une agénésie de la main gauche ou de la droite, voir des deux, ce qui est déjà assez ubuesque. Le casting est lancé sur Paris, ça donne rien donc il est élargi au niveau national. Et l'anecdote la plus marquante, c'est celle d'Alexandre Filip, qui joue le rôle d'Orson dans la série et qui était sur Tours à l'époque. Il a répondu à l'annonce et il faut bien comprendre que quand on écrit les épisodes, nos personnages ne font pas que parler, automatiquement dans leurs remarques, ou dans leurs vannes on se joue de leur handicap. Et Orson s'inspirant de moi car il a une agénésie de la main droite et Romy s'appuyant sur Adda, il a une polio. Donc, il y a beaucoup de blagues sur les petits bras,  les bras de pingouin, etc...

Dans cette série il y a beaucoup d'humour et d'auto-dérision sur les handicapés par les handicapés eux-mêmes, pourquoi avoir choisi ce parti pris ?

Adda Abdelli : La compassion, ça a déjà été fait avec Jean-Luc Delarue, Dieu ait son âme. Le truc des héros aussi, il y a Philippe Croizon et pas mal qui battent des records, qui font l’Himalaya, tout ça. Nous, on est pas des héros, on est même des anti-héros. On est plutôt des mecs qui aiment pas trop bosser, on préfère rester à regarder la télé, s'occuper de nos gosses. Et du coup, il existe dans ce monde là des handicapés qui ont une vie quasi-normale. Et c'est ça qui nous intéressait, c’était de dire, c'est pas des héros et c'est pas non plus des gens à plaindre. Ils ont leur handicap et ils l'assument.

Fabrice Chanut : Pour reprendre, l'idée d'un grand penseur qui s'appelle Adda Abdelli, qui disait « l'humour c'est ce qui abat le plus les barrières entre les différences ». Du coup, arriver à discuter avec les valides, à aborder, leur exposer ce qu'est la vie d'une personne handicapée et du regard qu'elle a sur les valides et inversement, il n'y a que l'humour pour que ça passe.


Il y a des personnages forts avec tous un petit grain de folie, comment êtes-vous arrivés à créer cette magie, ce petit truc qui fait que ça marche ?

Adda Abdelli : On avait comme postulat de départ, la position de notre club, notre groupe. Dans le quotidien, dans les repas, les rencontres qu'on faisait, les gens étaient assez fans et aimaient beaucoup nos invités ou alors venir avec nous. Donc ce qui marchait bien, c'était l'effet groupe. Comment faire en sorte que les gens adhérent et s'attachent ? Il fallait qu'on puisse recréer ce groupe. Et c'est ce que la chaîne nous avait dit d'ailleurs « Continuez à nous donner envie de faire parti de votre groupe ». Et je crois que c'était notre plus grande réussite.

Fabrice Chanut : En termes d'écriture, tout simplement, ne serait-ce que pour se baser sur les personnages principaux qui sont Orson et Romy. Pour résumer ces personnages là, ils s'adorent mais dans le fait de s'adorer, il y a, on se vanne, je te taquine, je t'envoie bouler parce que si je suis ton meilleur ami, je peut tout te dire et inversement.

Dans les «Vestiaires libérés » (saison 3), vous avez fait plusieurs épisodes sur des personnages historiques ou de contes de fées classiques qu'est-ce qui vous a donné l'envie de choisir cette thématique ?

Fabrice Chanut : On est toujours dans un esprit de décalage et c'est un truc qui est assez récurrent chez nous. Là, c'était le temps. Et si l'histoire du monde était vue à travers les yeux des personnes handicapées. On a pris l'histoire de façon large parce qu'on introduit les héros, les contes de fées, etc... Mais l'idée, c'est ça, c'est si tout d'un coup, le personnage principal d'un fait historique était en fait une personne « handi », qu'est-ce qu'il se serait passé ? Par exemple, il y a cet épisode où la belle au bois dormant ne se réveille pas puisqu'elle a des trous de mémoire. Donc on a juste allumé la mèche c'est parti tout seul.

Adda Abdelli : On est partis de l'idée où on s'est demandé « Qu'est-ce qui s'est vraiment passé ? et est-ce que avant ce personnage, avant ce temps là, il n'y avait pas un handicapé  quelque part ? » D'où l'idée que le frère du roi Arthur, c'était lui qui aurait du hériter du trône, et comme il n'a pas de bras, il n'a pas pu enlever l'épée. Et c'est parti comme ça, dans la vie, dans l'histoire, les handicapés sont là depuis très longtemps en fait.

Vous faites aussi intervenir quelques guests célèbres handicapés ou non, pouvez-vous nous en dire plus ?

Adda Abdelli : J'ai eu la chance de rencontrer Pascal Legitimus à une soirée du CNC (Centre National du Cinéma) et c'est très émouvant car à l'époque c'était la première saison de  « Vestiaires ». Et je sais ce que je vais lui dire, c'est que j'adore ce qu'il fait. Et en fait, je vis un truc extraordinaire, intemporel, où tout s’arrête. Je lui tends la main et c'est lui qui me prends la main, en me disant « J'adore ce que vous faites ! » et j'éclate de rire, et je lui dit « Pascal, c'est moi qui allait vous dire ça, vous m'enlevez ma réplique ! ». Et il éclate de rire et me dit « J'adore Vestiaires ». Et en fait dans la soirée, sentant qu'on n'ose pas lui demander, il nous glisse « Si vous avez besoin d'un guest, il n'y a pas de problème ». Et ce qui est fou, c'est que le lendemain dans ma boite mail et mon Facebook, j'ai son numéro de téléphone et son mail. Et ça, c'est juste extraordinaire.

Fabrice Chanut : A la réalisation, il y a trois réalisateurs, Franck Lebon, Vincent Burgelat et moi-même. Il était sur un projet avec Clémentine et elle lui demande ce qu'il fait d'autre. Il lui dit qu'il réalise des épisodes pour la série « Vestiaires » . Et là, Clémentine lui dit qu'elle adore la série. Le lendemain, elle nous envoie un message vidéo en nous disant que ce que l'on fait est génial. Et justement à ce moment là, France Télévisons et de la production voulaient qu'on fasse entrer un personnage excentrique. En fait, à chaque fois qu'un guest entre dans les « Vestiaires », il doit bousculer les personnages. Et à cette époque, on tricotait sur une espèce de star qui viendrait faire quelque chose, elle n'a rien à faire là mais elle vient s'imposer. Quand on a reçu la vidéo, c’était évident que c'était elle.
 
Quels retours avez-vous eu sur cette série de la part du public ? Pensez-vous que le regard sur les handicapés a changé avec votre série ?

Fabrice Chanut : Juste une anecdote, hier soir, on dînait avec une amie. Elle était assistante sur le projet et elle nous a dit quelque chose qui m'a percuté et touché. Elle nous a dit que son regard sur les personnes « handi » avait changé lors du tournage, parce que quand vous vous mettez à tourner sur « Vestiaires»; vous avez quand même cinq gars qui se mettent en maillot de bain, handicap apparent devant 15 techniciens. Elle faisait partie de ses techniciens. Et elle m'a dit « Ça a même changé le regard sur moi et les gens en général, de comment on se positionne les uns par apport au autres ». Et ça résume les retours que j'ai eu des gens qui aiment le fait qu'on le prenne avec dérision. Ce n'est pas une série sur le handicap, c'est une série comique.

 Adda Abdelli : Quand on est handicapé, la première barrière qu'on a, c'est de se mettre à nu physiquement et s'exposer. Alors quand on reçoit un nombre incalculable de personnes handicapées qui veulent faire figurants dans la série, qui assument cette idée de se mettre en maillot, ce n'est pas rien. Donc oui, le retour est assez extraordinaire des deux cotés et surtout des parents d'enfants handicapés, qui nous disent que ça dédramatise la relation avec leurs enfants, et que surtout chez leurs enfants, il y a un sourire, un truc en plus. Ça leur fait du bien et par ricochet à nous aussi.


Aujourd'hui quel regard portez-vous sur l'aventure «Vestiaires » depuis ses débuts ? Vous avez reçu certaines récompenses, pouvez -vous nous en dire plus ?

Fabrice Chanut : La première chose, c'est que « Vestiaires » n'est pas une série qui a pour prétention d’être reconduite automatiquement. La première saison, quand France 2 nous a envoyé un message en nous disant de commencer à travailler sur une saison 2, c’était juste la fête. Et ça a été la même chose pour les autres saisons. Rien que ça c'est juste incroyable ! Ensuite, il y a effectivement ce prix du scénario du film français, c'est la reconnaissance absolue. On y est allés en espérant rien, en étant juste heureux, car pour nous être là c'était déjà une victoire. Et le jour où on a été à la cérémonie, il y avait Gad Elmaleh, Kad Merad, on a même rencontré Costa Gavras, c'était un truc improbable. Francois Cluzet qui a cassé la baraque avec « Intouchables » est venu nous serrer la main.

« Quand ils ont annoncé Vestiaires  pour le prix de la meilleure série courte 2012, on a eu l'impression que le temps s’était arrêté. On était fous de joie, c'était extraordinaire. Et puis chaque fois, il y a un nouveau truc. La saison 2 et la saison 3 ont été basculés à 20H00. Et puis pour la saison 4, France 2 nous dit on la bascule à 20H40, le prime c'est juste magique, le saint-graal, le sacre quoi ! ». C'est incroyable, on bascule sur un créneau avec 4.2 millions de spectateurs. Nous, on vit ça comme un enfant qui est dans une salle de jeux, qui à chaque fois reçoit un nouveau jouet, il se dit « ah c'est génial », il est magnifique ce jouet, je vais sortir et puis on lui dit « non attends, il y a encore un jouet ». Et à chaque fois, on est émerveillés. On est invités à des festivals. Au festival du film de la Rochelle, par exemple, chaque série a une table avec les comédiens, les auteurs. On s'est dit que personne ne nous connaissait et en fait on avait la queue devant notre stand, ils voulaient des signatures, prendre des photos. Et là, tu te dis « Ah oui quand même ! c'est ça, quatre millions de personnes qui te regardent ». Et là, on revient du festival de Luchon, c'était extraordinaire.


Quels sont vos projets pour la série partez-vous sur une nouvelle saison ?

Fabrice Chanut : La saison 5 est en pleine écriture. L'idée, c'est d'arriver à sortir un certain nombre d'épisodes et d'en discuter avec la production. Là, on commence à prendre un peu de vitesse parce que la série s'est finie en production fin novembre, début décembre. On est déjà à enchaîner des épisodes, ça n'a pas été si évident que ça. Moi, il y a un moment où tout ce qui était handisport, handicapés, je ne savais plus ce qui était drôle ou pas. On est revenus dans le dur. On est repartis là, on est presque à 10 épisodes validés pour la saison 5, ce n'est pas beaucoup mais c'est un bon début. On travaille aussi sur un éventuel synopsis pour un téléfilm, mais pour l'instant on ne peut pas vous en dire plus. On vous en dira plus au prochain numéro.

Interview réalisée par Vanessa Saksik - Remerciement Adda Abdelli, Fabrice Chanut, Julien Guillo et Philippe Braunstein

Pour découvrir ou redécouvrir d'autres épisodes, rendez-vous sur la chaine You Tube et France 2 et pour ne rien louper de l'actualité de la série rendez-vous sur Facebook et Twitter
 
 Malakoff Mederic, impliqué depuis toujours dans la question du handicap, soutient Vestiaires en finançant la webfiction Vestiaires Libérés et le site internet de la série

lundi 2 mars 2015

Interview Delphine Soyer, Danseuse malentendante

Danse inclusive ? Quezaco ? Une forme de danse mêlant danseurs valides et handicapés, spécificité de la compagnie Tatoo.  Lundi, 14h00, centre d'animation Oudiné, la pétillante Delphine Soyer, danseuse malentendante dirige avec énergie un stage alliant la danse et langue des signes. Rien ne laisse deviner son handicap. Et parmi la dizaine de participants, venue suivre ce stage, jeunes et moins jeunes, femmes et hommes se côtoient. Tous sont venus s'enrichir, sur la langue des signes, sur leur pratique de la danse, pour leur mémoire universitaire, ou sont tout simplement venus chercher une nouvelle expérience.Tendances Sport a rencontré Delphine Soyer. Entretien.


"Danser m'a permis de m'accrocher à ma volonté, à mes rêves"


Pourquoi avoir mis en place ces stages de danse LSF ? Pouvez-vous nous en parler ? Quel est le public concerné ?
Il y a principalement un public entendant. J'aime qu'il y ait un public mixte. Finalement, je constate que les malentendants sont moins nombreux, il y a plusieurs facteurs, la communication, la disponibilité des personnes. Même auprès des instituts spécialisés, la démarche ne paIe pas forcément à chaque fois car il y a des contraintes de créneaux ou d'autres et parfois pas d’intérêt au niveau artistique de la part de ces structures.

Qu'est ce qu'ils permettent d'explorer ?
Ils permettent d'explorer la LSF en tant que vecteur artistique, de travailler avec le mouvement dansé en partant ou en allant vers le signe, de trouver une forme de voyage, une manière originale d’être dans le corporel. Il y a aussi le coté humain, j'ai un public hétéroclite. Et il y a ce coté poétique, car on raconte une histoire.

Quels sont les retours que vous avez sur ces stages ?
C'est toujours génial, ce sont des expériences humaines, ce sont des affinités, des gens parfois qui recherchent cette expérience. 
 

Quel a été votre parcours ? Pourquoi avoir choisi la danse ?
Je pense que c'est la danse qui est venue a moi, c'est une coïncidence. J'avais des soucis au niveau podologique (au niveau des pieds) et mon médecin avait proposé que je fasse une activité pieds nus. Je me suis inscrite à la G.R.S à 5 ans sans doute au moment où ma surdité a commencé à pointer son nez. Chaque année, je rajoutais une discipline, classique, initiation au Modern-Jazz donc je suis devenue passionnée très très vite. Je suis restée en milieu amateur pendant plusieurs années parce qu'à l'âge de 8 ans, l’Opéra de Paris a rejeté ma demande de candidature et c'est à ce moment là que j'ai été appareillée. Je suppose donc que c'est à cause de la surdité malgré les recommandations de ma professeur de danse classique de l'époque qui travaillait pour l’Opéra de Paris. Ça a été un rêve qui s'est effondré assez brutalement pour moi,  mais j'ai toujours gardé ça dans un coin de ma tête et j'ai continué à faire des galas et à participer à plein d’événements artistiques.

Sur le tard à l'âge de 30 ans, je suis tombée sur une annonce d'une association de sourds qui recherchait une danseuse sourde. J'ai postulé. A l'époque, je ne travaillais pas du tout dans la danse, et de fil en aiguille j'ai donné des cours pour les personnes sourdes et le petit grain de passion est revenu très très vite, parce que je suis passionnée de pédagogie et d'enseignement ! J'ai repris mon rêve d'enfant. J'ai tout abandonné pour passer mon diplôme d'état en 2002. Je suis passée professionnelle la même année. J'ai beaucoup travaillé pour me mettre à niveau et je suis rentrée chez TATOO, une compagnie de danse traditionnelle il y a 5 ans, en plus de l'enseignement.

Que vous a apporté la danse ?
Une respiration dans ma vie. Car quand on est malentendant(e), on a de la pression par apport au discours des gens que l'on comprend mal. Danser m'a apporté de l’oxygène, ça m'a permis de me renforcer, d'avoir plus confiance en moi parce que quand on est malentendant, on se sens honteux de parler. Les réactions et le regard des gens surtout des enfants peut être très dur à vivre. La danse c'est une compétition avec soi-même, il faut mobiliser son esprit, avoir de la maîtrise, du contrôle, ce que je n'avais pas dans ma vie à cause de mon handicap, car quand on est malentendant, on  ne contrôle pas le discours des gens, voir sa propre communication. Danser m'a permis de m'accrocher à ma volonté, à mes rêves, à faire quelque chose de ma vie, à devenir quelqu'un. Avant mon handicap était une souffrance, quelque chose de lourd à porter, aujourd’hui plus du tout, cela fait parti de moi. 
 
Justement vous avez rejoint la compagnie Tatoo en 2009, est-ce que vous pouvez-nous parler un peu de cette compagnie ?
Cette compagnie est très originale, ce n'est pas parce que j'en fait partie, mais simplement parce qu'on propose de mettre en danse, en mouvement des corps qui sont paralysés, soit partiellement soit complètement, des corps qui sont atrophiés, des corps qui n'ont pas toutes leurs capacités sensorielles. Ce sont donc des corps qui finalement ne sont pas en adéquation avec la pratique de la danse, car la danse c'est professionnellement parlant et du point de vue amateur c'est user de toutes ses capacités physiques et mentales, dans l'idée de se mettre en mouvement. Nous on part du postulat inverse quand le corps est diminué, quand il n'a pas toutes ses facultés, nous on va chercher à entrer dans le mouvement de cette manière là. Ce n'est donc pas une démarche ordinaire, c'est une démarche originale.

Qu'y apportez-vous ?
Pour ma part, je pense que TATOO m'a apporté plus que j'apporte. J'ai plus l'impression que ça m'a apporté parce que ça a nourri mon rêve, ma passion. C'était un rêve, c'est une réalité maintenant, je m’épanouis dans mon travail, celui que j'ai toujours voulu faire. Ça me nourrit parce que c'est un travail d'équipe, humain. Il y a un lien entre nous qui est très fort et on propose des choses par le biais de l'auto-dérision et ça c'est une deuxième originalité de la compagnie. Et tout ce travail, qu'on fait auprès des amateurs, montre qu'on n'a pas d'ambition propre nous à devenir quelque chose, on est là pour et dans le partage, pour les expériences entre tous avec tout ce qu'on n'est, tout ce qu'on n'e est pas aussi. C'est constamment du partage et des échanges et des nourritures des uns vers les autres. Tout apporte beaucoup et m'apporte beaucoup. Je suis ravie de faire partie de cette aventure et d'apporter mes compétences, mon regard et mon vécu de personne sourde. Ce n'est pas la langue des signes comme vecteur artistique, ça TATOO le faisait déjà avant que j'arrive, mais tout ce travail là d'expérimentation, de laboratoire de recherche, il est forcement intéressant, donc voilà c'est une belle aventure. 

Vous n'entendez pas ou peu la musique, comment arrivez-vous à créer un rythme, une chorégraphie ?
Je choisis des musiques plutôt percussives dont les basses, les temps sont marqués, je connais par cœur les musiques ou les temps à marquer. En danse, il faut mémoriser le tempo. La mémoire est vraiment capitale et dans ce stage, par exemple, j'ai exploré le lent et le rapide. Pour pouvoir être en accord avec la musique, je mets la basse et je pose mes mains dessus, et je tape le rythme (elle mime). Il faut apprendre à danser en comptant, surtout en danse-jazz. L'appui mémo-technique est important en danse. Aujourd'hui, comme j'ai cet appui, ce n'est plus une angoisse de travailler avec la musique. 
 
Pour vous comment le regard du public sur les personnes malentendantes et sourdes doit-il évoluer ?
Les gens devraient faire preuve de plus d'empathie. Mais le gros problème c'est la communication. Une personne sans communication meurt. Il faut accepter la surdité et ne pas penser qu'un appareil suffit. Un appareil ne suffit pas à rendre l'ouïe, la compréhension du message, il faut certaines conditions. Le pouvoir n'est pas dans l'appareillage. On ne peut pas réintégrer l’ouïe, c'est ça que les gens ont du mal à comprendre. Pour avoir de l'assurance, il faut apprendre à parler, apprendre tout le langage. Il faut aussi s'adapter et changer sa façon de parler quand on est face à un malentendant.


Pour en savoir plus : http://compagnietatoo.wix.com/danse 
L'actualité de la compagnie à suivre sur leur page facebook

Interview réalisée par Vanessa SAKSIK le 23 février 2015 - Copyright Philippe Moulu - Remerciements Delphine Soyer, Laurence Barki de la Compagnie Tatoo et Daniel Mendy Directeur du Centre Oudiné (Paris 13éme).

vendredi 13 février 2015

J.O 2024 : Paris doit elle y aller ?

On saura bientôt si Paris se lancera dans la course pour l'organisation des J.O 2024. Une question fait débat au sein du gouvernement comme de l'opinion, partagée entre enthousiasme et frilosité. Et après les deux derniers échecs successifs de 2008 et 2012 Paris doit elle tenter le diable ? Analyse
 
Déjà en novembre dernier, François Hollande s'était montré très enthousiaste sur l'éventuelle candidature de Paris pour les J.O de 2024. François Hollande lui y voit une chance, un rassemblement populaire  « un moment de ferveur » et même « une chance pour l'emploi » avec des effets positifs sur l'économie et le tourisme. Un engouement pas forcément partagé par Anne Hidalgo, l'actuelle Maire de Paris qui rappelait au lendemain des déclarations du Président de la République « A ce jour, qu'il n'y a aucune raison de fermer une porte, ni de l'ouvrir il suffit de travailler, de voir quelles sont les conditions : Sommes nous en mesure de présenter une candidature qui gagne ? Parce qu'une candidature de témoignage personne n'en veut» Une prudence justifiée par trois échecs qu'a déjà connu Paris.

En 2012 pourtant, beaucoup voyaient Paris gagner et la bataille fut extrêmement serrée face à Londres (54 voix à 50). Mais a y regarder de plus prés, c'est le message très inspirationnel de Londres qui a fait la différence. Une différence qui montre une certaine incapacité de la France, à communiquer et à faire savoir. D'ailleurs, pour Étienne Thaubois, expert en projet de candidatures sportives et olympiques «Il n'y pas de date idéale pour être candidat ou pour être face à un candidat, l'important est d'avoir un vrai projet, un projet fort » Mais au delà du message et de la capacité à séduire, la France pêche surtout sur le lobbying. Face à ce problème, le Comité Français du Sport International a réagi récemment en conviant les différentes fédérations sportives autour de séminaires sur le lobbying.

Reste l'épineuse question financière qui en tant de crise refroidit les ardeurs de plus en plus de candidats.Si Paris se présentait elle devrait trouver 80 millions d'euros rien que pour présenter sa candidature. L'organisation elle se chiffrerait au minimum à 6 milliards d'euros.

L'expérience elle a souvent montré de grands écarts entre le budget initial et le budget final à l'instar de Londres qui a dépensé 14 milliards au lieu des 7 prévus; Paris est elle prête à s'endetter ? Les contribuables sont ils prêt à payer ? Pas si sure au vu des déclarations d'Anne Hidalgo « Avoir des rêves c’est magnifique, les réaliser c’est encore mieux. Je ne suis pas pour les décisions prises sous le coup de l’émotion. Il faut de l’émotion et de la réflexion » Parce que je sais aussi ce qui se passe quand le rêve se fracasse à la dure réalité ». Cette dure réalité c'est la facture salée que certaines de villes ont du payer pour l'organisation des Jeux. D'ailleurs certains experts considèrent que si les J.O avaient été organisé à Paris, ils auraient pu avoir un impact négatif sur l'économie française en raison de la crise. D'autres vont plus loin en considérant que Les J.O d’Athènes (2004) ont constitué les débuts de la crise grecque et que ceux de Moscou (1980) ont sûrement précipité la chute de l'U.R.S.S.

Face à la question du financement, le C.I.O apporte de plus en plus d'aide aux candidats pour limiter les coûts grâce au CI..O. En 2000 déjà, le CI..O avait pris en charge le déplacement des athlètes pour les faire venir jusqu'en Australie. Si pendant plusieurs années, la mode fut à la surenchère au niveau des dépenses, aujourd'hui le C.I.O est aussi entré dans une nouvelle ère en limitant fortement dépenses inutiles et en se montrant plus interventionniste.

Outre les questions financières et d'organisation, le mouvement sportif doit être chef de file pour porter la candidature, impliquer et concerter les sportifs dans ce projet dés le début de la réflexion. Une condition sinéquanone pour que des Jeux soient gravés dans la mémoire de tous comme une réussite;

mardi 10 février 2015

Courir, et si vous vous y mettiez ?

Le running connaît un réel engouement. Les raisons ? Une simple paire de baskets suffit ! Et les bienfaits physiques et psychologiques sont multiples, de l'avis de tous les runners, la course à pied permet d'évacuer le stress, un corps plus mince et tonique et surtout une réelle sensation de bien-être et un mental fort. Pascale Vernetti, coach en développement professionnel nous parle de sa passion pour la course.
 

« J'aime la notion de l'effort dans la course. Quoique l'on fasse, il suffit d'enfiler une paire de tennis et de sortir »



  
Comment vous avez commencé la pratique du running ?

En fait, c'est suite à la naissance de mon premier enfant Louise en 1995, j'avais pris beaucoup de poids. Quand mon médecin m'a vue, il a failli avoir une attaque cardiaque.!!! Ça a été un peu comme un coup de poing et je me suis dit qu'il fallait faire quelque chose. J'ai commencé à courir sur des tapis mais je m'ennuyais et vu que je préférais largement dehors que dedans, j'ai commencé à courir toute seule, à monter dans les kilomètres. J'ai déménagé avec mon mari et mes enfants un an plus tard et je me suis donc mise à courir dans la campagne anglaise. Un peu plus tard, j'ai rencontré des copines et commencé à courir avec elles pendant que mon mari s'occupait des enfants. C'était un peu mon moment à moi, ça me permettait de me relaxer.

Combien de fois par semaine vous entraînez vous et combien de compétition faites-vous par an.

Je fais en moyenne quatre, cinq courses par an et j'ai fait mon premier triathlon en 2010. J'ai également participé à la première édition de la Parisienne et à trois courses Paris-Versailles. Pour moi, la pratique du running est accessible à tous et depuis quelques années, je constate que de plus en plus de femmes s'y mettent et je trouve ça génial ! J'en ai besoin autant physiquement, qu'intellectuellement.

Vous courez depuis un moment, comment votre pratique a- t-elle évolué ?

Ma première course était un cross de 10 kilomètres à la campagne en Angleterre en 1999. Très vite, j'ai pris goût à la compétition et puis je me suis aperçue que pour avancer, il valait mieux que je m’entraîne. J'ai monté ma pratique au niveau des kilomètres et j'ai rencontré un groupe d’américaines avec lesquelles nous nous sommes entraînées et nous avons participé à l'Addidas Breakfast Run en 2003 (Une course de 16 Miles/26Km) en Angleterre puis j’ai continué à mon retour en France en 2008. J'ai aussi pratiqué l'aviron en 2005 car j'avais des facilités au rameur en salle et que j’habitais à côté d'une rivière. C'est vraiment un sport physique et très technique. De fil en aiguille, j'ai rencontré une polonaise qui faisait partie d'un groupe d'expatriés et nous courions le samedi matin ensemble. J'ai vraiment passé un palier supplémentaire. L'un des membres du groupe d'expatriés m'a proposé d’essayer de compléter un triathlon et là j'ai bien rigolé car je n’'en avais jamais fait. J'ai acheté un vélo à 3 francs, six sous, j'avais le vélo le plus vieux de la course, et je ne savais pas nager. Cette expérience m'a poussée à aller encore plus loin et j'ai complété le triathlon de Paris où on nageait dans la Seine. Suite à ce premier triathlon, je continuais à m’entraîner pour les courses en parallèle.

« Courir permet de développer des qualités comme la résilience, de la résistance à l'effort de la détermination, du fait que l'action apporte toujours des résultats à n'importe quelle échelle »



Vous avez réussi votre premier marathon à 45 ans, comment l'avez-vous vécu ?

Le marathon c'est vraiment se dépasser, l’on va jusqu'au bout, les jambes ne peuvent plus avancer. Tout n'est que douleur et l’on doit vraiment puiser dans ses ressources personnelles, au plus profond pour se motiver à tenir. Cela permet aussi de faire le vide dans sa tête. En général, il faut quand même une certaine maturité pour faire ça. Je me suis bien éclatée dans les semi-marathons et l'éco-trail aussi. C'est un très beau sport, ça permet aussi de papoter avec ses copines tout en courant. J'aime bien la notion de l'effort dans la course. Quoique l'on fasse, il suffit d'enfiler une paire de tennis et de sortir et je pense sincèrement que l'effort est plus important que le résultat et que tout le monde peut y arriver. En tout cas moi, c'est ma philosophie, parfois, je cours bien, d'autres fois moins bien mais quoique je fasse, je suis contente de ma performance.

«  Le marathon c'est vraiment se dépasser. les jambes ne peuvent plus avancer. Tout n'est que douleur et l’on doit vraiment puiser au plus profond pour se motiver à tenir »


Vous êtes coach, quel parallèle faites-vous entre ces deux activités ?

Le fait de pratiquer le running me permet de prendre une certaine distance vis à vis de mes clients et de pouvoir gérer les émotions. Et puis toutes les qualités que l'on développe en étant marathonien, on peut les partager avec notre client au niveau de la résilience, de la résistance à l'effort et de la détermination, du fait que l'action apporte toujours des résultats à n'importe quelle échelle.

Son budget annuel et son palmarès

Une trentaine de médailles 

Matériel
Chaussures (Asics ou des Mizuno) – (150 euros la paire en moyenne)
Et des lacets de triathlons (12 Euros)
Semelle spéciale et visite chez le podologue .
Paire de chaussettes (double épaisseur spéciale) sur le stand des courses
Je viens d'acheter un haut technique X BIONIC.
short l'été, soit des caleçons longs (30 Euros chaque)
sous vêtement Décathlon 30 euros.
Vestes ( réfléchissante..) très important